Le tragique et dr�le de destin de James Andanson
STARS, DIANA, TRAFIC D'ARMES, MEURTRES

Amanda Lear, B�r�govoy, Jospin, Elf, Jacques Monsieur, Diana, etc�


On se souvient de James Andanson, le paparazzi pr�f�r� des princesses en goguette, et des stars du show biz comme de la politique - ami personnel de lady Diana Spencer, de Raymond Barre, de Charles Pasqua et de Lionel Jospin. R�put�, aussi, pour les piges qu�il faisait, � l�occasion, pour les services de renseignement britanniques, on avait beaucoup parl� de lui apr�s l�accident mortel de Diana et de Dodi, qu�il suivait de pr�s, dans le tunnel de l�Alma. Il poss�dait, co�ncidence tout de m�me extraordinaire, s�agissant d�un proche du couple, une Fiat Uno blanche - comme celle qui avait balanc� la voiture des tourtereaux vers la dure paroi de b�ton, et vers l�enfer. Il ne s��tait pourtant pas cru tenu de r�pondre aux innombrables appels � t�moin de la police, qui cherchait f�brilement, et recherche toujours, offi-ciellement, � ce jour, la vraie Fiat Uno blanche, et son propri�taire.

Andanson et Lionel Jospin


S'il faut en croire le parquet, la Fiat Uno blanche d�Andanson n�est pas la bonne. Des expertises le prouvent. Immatricul�e au nom de sa vieille m�re, Andanson l�a revendue - c�est un hasard, aussi - peu de temps apr�s le drame.

Il ya de tr�s nombeux hasards dans la vie d�Andanson - et dans sa mort elle-m�me, survenue dans des circonstances aussi opaques qu� atroces, dans l�incendie de sa grosse BMW, au d�but du mois de mai de l�an 2000, au c�ur d�un petit bois touffu et sombre, dans un coin d�sert du plateau du Larzac, � port�e de lance-flammes des terres du brave Jos� Bov�.

Officiellement, James Andanson, qui s�appelait en fait banalement Jean-Paul, fils d'Hippolyte et d�Yvonne-Marie, n� le 30 mars 1946 � Clermont-Ferrand, France, et n�avait jamais �t�, comme il le laissait dire, lord et propri�taire d�un ch�teau hant� en Ecosse, s�est suicid�.

Rentrant inopin�ment d�un voyage, en pleine nuit, dans sa superbe propri�t� de Ligni�res, dans le Cher, il aurait d�couvert la femme de sa vie en troublante compagnie. Il aurait attendu la fin de la matin�e pour partir, en chemisette, au volant de sa voiture, mettre un courrier � la poste. Partant effectivement, cela au moins, c�est s�r, pour un rendez-vous avec la mort, il aurait alors post� une lettre � son agence demandant que les droits de ses photos soient d�sormais vers�s...� celle dont il venait, nous raconte-t-on, de d�couvrir la trahison. Puis il aurait pris la route pour le Larzac, � 400 kilom�tres de l�. A Millau, un pompiste l�aurait vu, selon Paris-Match, faire le plein de diesel, acheter aussi un bidon d�essence et diverses babioles. La grosse BMW noire a gagn� le plateau. Elle a tourn� et tourn� autpour du petit bois, cherchant une entr�e, avant d�aller s�y cacher. L�essence s�est enflamm�e, et il est mort. Son corps repose dans le cimeti�re de Ligni�res. L�assurance-vie et les cr�anciers de la propri�t� auraient ferm� les yeux sur cette rupture de contrat, et tout pay�, rubis sur l�ongle, � la tra�tresse.

Probl�me: il n'y a ni un os ni un cheveu du photographe ch�ri de Diana-et-Dodi dans le caveau de Ligni�res. Tout ce qui restait de James Andanson, c�est-�-dire un maigre tas de cendres et d�os broy�s, le contenu d�un petit carton, a �t� r�pandu dans les rosiers de la maison de Ligni�res, qu�il bichonnait avec amour.

Je n'ai jamais vu �a, raconte Christian Bonventi, de la soci�t� des pompes fun�bres de Ligni�res, 25 ans d�exp�rience. Des suicides par le feu, j�en ai vu quelques-uns, malheureusement. Des morts dans de voitures br�l�es, aussi. Ca br�le tr�s mal. Il reste toujours un corps, plus ou moins carbonis�, mais complet,ou quasi-complet, et bien reconnaissable. Les voitures modernes, il ne suffit pas d�arroser d�essence, et de f...le feu: les garnitures int�rieures, les si�ges, et m�me la peinture, sont aujourd�hui con�ues pour r�sister aux flammes, ou les propager le moins possible. Et quant au corps humain lui-m�me, nous, quand nous proc�dons � des incin�rations, nous utilisons un four � 1200 degr�s qui �tourne� une heure et demie: et il nous faut pourtant �finir le travail� avec un broyeur, avant de pouvoir remettre une urne fun�raire, concernant un tas de cendres, � la famille. Dans le cas de M. Andanson, qui �tait notre voisin, que nous connaissions bien, et qui n��tait pas le mois du monde suicidaire, la gendarmerie nous a demand� d�aller r�cup�rer les cendres � l�institut medico-l�gal de Montpellier, plus d�un mois apr�s le drame: on nous a remis un carton avec quelques cendres et un bout d�os. Incroyable! D�ailleurs, pr�cise madame Bonventi dans un sourire, le jour de l� �enterrement�, � l�eglise, mon mari me disait tout le temps: �Tu vas voir. Il n�est pas mort. Il va pousser la porte, et arriver en pleine c�r�monie!

Jacques Monsieur


L'incendie nocturne dont les hautes flammes, s��levant dans le ciel noir, ont attir� l�attention de militaires en patrouille, par hasard, dans le secteur (selon l�enqu�te officielle) aurait-il �t� tellement violent qu�il a fait fondre (aussi) le moteur, comme l�indiquent certains t�moignages? Mais alors, il n�a pu �tre provoqu�, comme on l�affirme, par un vulgaire briquet, jet�, par le d�sesp�r�, sur le si�ge arri�re de sa voiture, pr�alablement asperg� d�un petit peu d�essence. Il a fallu des moyens plus techniques, voire militaires.

Au contraire, comme semblent l�indiquer d�autres sources, notamment judiciaires, a-t-on bien retrouv� un cadavre carbonis�, mais entier, et notamment le cr�ne, avant que des expertises �trangement pouss�es ne finissent par r�duire le tout au contenu d�un petit carton? Ce serait une autre �nigme.

Parmi les innombrables rumeurs sui agitent aujourd�hui Ligni�res, petit pays plein de charme au c�ur de l�antique Berry des sorci�res, et fief aussi de l��ne noir de Bourges, un must, il en est une selon laquelle les expertises en question n�auraient eu en r�alit� qu�un seul but: faire dispara�tre, aux yeux de la famille, des traces de s�vices, voire de tortures, ou de blessures mortelles.

Fantasmes? Aliment�s, tout de m�me, par une autre co�ncidence, peu relev�e, � ce jour. A Ligni�res, le d�funt avait pour voisin, depuis 1993, un ancien officier des renseignements militaires belges reconverti dans le commerce international de l�armemement, Jacques Monsieur. Aujourd�hui recherch� par la justice, et retenu, ou r�fugi�, en Iran, il appara�t dans une des innombrables tentacules du dossier Elf - et notamment dans les affaires congolaises. Apr�s avoir facilit� l�acquisition d�armes de guerre, et m�me d�h�licopt�res, au pr�sident congolais Lissouba, il aurait aussi servi son rival, Sassou Nguesso, aujourd�hui vainqueur par ko apr�s des ann�es de guerre civile. Tous ces �quipements ayant �t� vendus � l�Etat du Congo, il y a eu un peu de mouvement, plus tard, au moment des factures. Ancien pr�sident de la Fiba, la banque d�Elf, Jack Sigolet accuse Monsieur, dans une interview donn�e au quotidien belge le Soir, d�avoir organis� contre lui deux attentats d�avertissement, pour d�bloquer un dossier de r�glement. La voiture de Sigolet a effectivement explos�, devant son domicile de Vaucresson, en r�gion parisienne. Celle de sa femme aussi, un peu plus tard. Mais rien ne permet d�imputer ces m�thode d�plorables � Monsieur Monsieur, qui ne peut pas se d�fendre en ce moment.

Mais les collectionneurs de co�ncidences rel�veront que la complexe n�gociation mettant aux prises Monsieur, Jack Sigolet, et divers r�seaux dans la mouvance d�Elf, semble s��tre s�rieusement tendue au printemps 2000. En mars, d�abord, avec un myst�rieux cambriolage de documents confidentiels au si�ge pourtant bien prot�g� de la Fiba. Puis en avril, date � laquelle les congolais semblent avoir brutalement rompu toutes relations avec Jacques Monsieur. Quelques semaines avant la disparition de son voisin de Ligni�res, survenue le 4 mai. Cette �trange s�rie se poursuit avec un myst�rieux braquage � l�agence de presse d�Andanson, Sipa, dans les beaux quartiers de Paris, le 16 juin: quatre hommes cagoul�s et arm�s, fort audacieux, qui recherchent des photos, ma�trisent les gardiens et font une fouille compl�te, examinant m�me le contenu des ordinateurs.

L�explication souvent donn�e par des proches de Sipa ne nous �loigne pas des dossiers Monsieur et Andanson. Les cambrioleurs recherchaient, dit-on, des photos en rapport avec le conflit Yougoslave. Monsieur, qui travaillait beaucoup avec T�h�ran, et avait ravitaill� en armes iraniennes, au m�pris de l�embargo, mais avec l�accord discret de l�OTAN, plusieurs protagonistes de la guerre civile en Bosnie, avait un excellent ami tr�s actif dans la r�gion, un travailleur ind�pendant � la double nationalit� belge et croate, connu dans le milieu des mercenaires et des services secrets, Marthy Cappiau. Cappiau travaillait sur contrat. Apr�s avoir offici� en Bosnie, puis au Congo, dans la mouvance de Jacques Monsieur, puis au service de Pascal Lissouba, il a infiltr�, sur commande, l�entourage d�un mafieux croate de haute vol�e, Vejko Slisko, connu aussi dans le milieu du trafic d�armes. le 24 mars dernier, il a r�ussi � le descendre,d�une rafale de fusil d�assaut, avant d��tre lui-m�me abattu par un garde du corps.

Selon le rapport confidentiel d�une sorte de �groupe d��tudes�, constitu�, apr�s la mort d�Andanson, par des amis que le photographe avait su se faire dans une soci�t� anglo-saxonne d�investigation et de s�curit� proche des services britanniques, le photographe a �t� assassin� par un homme de main d�origine yougoslave, T...,�voluant habituellement sous le pseudonyme d�une grande famille de la noblesse fran�aise, connu aussi de la chanteuse Amanda Lear.

Andanson, qui prenait �norm�ment de photos, a-t-il commis l�imprudence d�en prendre une de trop, en utilisant son t�l�objectif, de sa maison de Ligni�res, pour immortaliser des rendez-vous, ou des plaques de voiture, � l�occasion d�une des discr�tes (et fastueuses) r�ceptions que donnait Jacques Monsieur dans sa propri�t� des Amourettes? A-t-il tent� de monnayer, imprudemment, un de ces clich�s? C�est un bruit qui court. Rien ne le prouve.

Mais les informations des britanniques sont d�sormais parvenues � un service renseignement fran�ais, rattach� au Minist�re de la D�fense. Elles pourraient avoir des d�veloppements inattendus. Les (anciennes) connexions de T... avec Amanda Lear alimentent des interrogations sur la mort par incendie - une manie - d�Alain-Philippe Malagnac, le mari de la chanteuse, le 28 d�cembre 2000. T. aurait un peu travaill�, aussi, un an avant, sur le dossier Safra - du nom du propri�taire de la R�public national bank de New-York, asphyxi� dans un incendie � l�int�rieur de son immeuble-forteresse de Monaco, le 6 d�cembre 1999. Selon l�enqu�te officielle, le feu avait �t� allum� dans une poubelle par un ancien b�ret vert (commando des forces sp�ciales) am�ricain, Ted Maher. Il venait d��tre recrut� comme infirmier, et vivait un amour d��u avec une de ses coll�gues...

Cerise sur le g�teau, enfin, T. se serait vant� d�avoir tr�s bien connu le petit canal de la Ni�vre o� Pierre B�r�govoy avait, lui aussi, rendez-vous avec la mort, le 1�mai 1993. L�homme de main yougoslave, qui jouit, effectivement, d�une solide formation de commando polyvalent, s�y serait livr�, tr�s peu de temps auparavant, � des exercices de plong�e en oxygers (appareillage sp�cial utilis� par les nageurs de combat pour ne pas laisser de bulles � la surface). Co�ncidence des co�ncidences, c�est James Andanson (tr�s proche du couple B�r�govoy, qu�il recevait � Ligni�res) qui avait indiqu� l�endroit au d�funt premier ministre de Fran�ois Mitterrand. Comme Elisabeth Andanson, Gilberte B�r�govoy, sa veuve, a re�u dans les heures suivant imm�diatement le d�c�s, la visite de trois hommes tr�s bien inform�s, se r�clamant de la DST. Ils lui ont attentivement expliqu� tous les inconv�nients qui pourraient r�sulter, pour elle-m�me, ou pour ses proches, si elle maifestait ses doutes de mani�re trop exub�rante, apr�s le suicide.

Elisabeth Andanson, que VSd a pu surprendre, sur sa ligne personnelle, en aout 2000, nous avait ensuite vivement reproch� d�avoir publi� ses propos: je ne peux pas croire � un suicide, comme tente de m�en persuader la police. On le disait d�prim�. Faux: mon mari n��tait pas plus d�prim� deux jours avant sa mort qu�il y a six mois ou trois ans.

Il se dit � Ligni�res que le couple, qui s��tait rencontr� dans la r�gion de Commercy, dans la Meuse (Elisabeth est originaire de Cousances aux Bois), � l�occasion d�un fait divers couvert par Andanson, il y a de tr�s nombreuses ann�es, vivait de fa�on moderne et tr�s libre. Le photographe n�ignorait rien des liens de son �pouse avec un agriculteur du voisinage, qui accompagnait d�ailleurs, � l�occasion, le jeune James junior sur les circuits automobiles - pilote prometteur, il �tait sponsoris�...par Elf.


�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s