Dans une interview parue le mercredi 4 d�cembre dans Corse matin, Charles Pieri, ancien dirigeant du FLNC Canal historique et de la Cuncolta naziunalista d�clare qu' " Il n'est plus question pour moi, ou plut�t je ne ressens plus le besoin, de jouer un r�le politique fort et structurel au sein du mouvement nationaliste. Je crois aux vertus du renouvellement des hommes et du suivi des g�n�rations. Mais je n'ai jamais cru au concept de l'homme pr�tendument providentiel ou charismatique. La chose en laquelle je ne cesserai jamais de croire est la force des id�es et des convictions. Je conserve les miennes au-del� de toute chose et reste, bien entendu, un militant ind�pendantiste ".
Il critique ensuite la mani�re dont est men� le d�bat actuellement qu'il juge " pour l'instant assez flou autour de l'�volution de la Corse, notamment � travers ses institutions. Le choix m�me du gouvernement est encore trop faiblement affirm� et la position de l'�quipe dirigeante en place actuellement en France trop peu marqu�e. Le parisianisme est et sera h�las, pour quelque temps encore, le mal pernicieux de la France. Cependant, la Corse doit �voluer dans tous les domaines, elle doit acc�der � des espaces de libert� donc de d�cision. Elle y arrivera de toute fa�on. C'est donc � la France de comprendre ou de savoir si ces �volutions entrent toujours dans le cadre de ses comp�tences, donc de ses institutions. "
Il invite ensuite le gouvernement "� travailler effectivement en �quipe et non pas en solos (ainsi qu') � davantage de concertation, en particulier avec tous ceux, sans exclusive aucune, qui depuis des ann�es portent les id�es forces de la Corse " � la question de savoir si la r�cente scission au sein du FLNC ne risque pas de provoquer une surench�re des actions violentes voire pire, Charles Pieri r�pond " Je ne suis plus en �ge de regarder les �v�nements en termes de d�chirure. Je pense que le mouvement national, surtout son expression ind�pendantiste, a amplement gagn� en maturit� et a accept� le fait que ce seront les id�es qui l'emporteront sur les armes ".
Abordant ensuite la question d'un r�f�rendum en Corse, le militant ind�pendantiste se dit " favorable � l'id�e d'un r�f�rendum fort et efficace avec des questions multiples qui permette, en 2003 ou 2004, aux Corses de s'exprimer et donc d'exister en tant que tels. Pour autant, il faudra justement qu'il puisse permettre au peuple corse, et � lui seul, de s'exprimer. Sinon ce serait une tromperie er une forfaiture que de globaliser les concepts de citoyennet� dans un magma �lectoral. En un mot, les citoyens fran�ais, pour lesquels j'ai le plus grand respect, qui n'ont pas vocation � �tre des citoyens corses, ne pourront pas �tre de ce vote l�. La notion de citoyen corse doit �tre prise au sens large, c'est-�-dire sans aucune connotation ethnique comme certains aimeraient bien le faire croire ".
Par ailleurs le ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy a annonc� que le gouvernement prendrait des initiatives "avant No�l" pour tenter de mettre fin � la violence en Corse. Il a reconnu que "la situation de la Corse aujourd'hui n'est pas satisfaisante", du fait d'une "triple crise": "crise de confiance" dans la classe politique insulaire, "crise du d�veloppement" et "crise de la violence" avec la multiplication des attentats. Face � cette triple crise, le ministre de l'Int�rieur n'a pas exclu une nouvelle fois d'interroger les Corses par r�f�rendum sur l'avenir institutionnel de l'�le. Il a n�anmoins reconnu que l'organisation d'une telle consultation �tait "difficile" car "il faudra se mettre d'accord sur la question".
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