UN DOCUMENT INEDIT SUR LE "FLNC DES ANONYMES"
Qui sont-ils?

I�re partie mise en ligne le dimanche, 23 f�vrier. II�me partie mise en ligne le lundi, 24 f�vrier (deuxi�me moiti� de page). III�me partie mise en ligne le mardi, 25 f�vrier (bas de page).

Tout le dossier Corse

AVERTISSEMENT / L'investigateur produit ici un document confidentiel traitant du FLNC des Anonymes. Pour des raisons facilement compr�hensibles, nous avons masqu� la plupart des noms. Depuis les Anonymes ont en partie �t� arr�t�s. Ce document ne le relate pas car il �tait ant�rieur � ces �v�nements.

I�re PARTIE

I. INTRODUCTION

Depuis juillet 2001, un nouveau groupe politico-militaire anonyme est apparu dans le petit monde clandestin et terroriste corse, ayant eu pendant de longs mois pour principale caract�ristique, de refuser de d�cliner un nom ou un sigle d'identification, tout en revendiquant dans le temps une vingtaine d'attentats.

En se baptisant " FLNC des anonymes " en ao�t 2002, ce groupe nationaliste d'une douzaine de membres l�ve un voile sur son positionnement dans la galaxie clandestine corse, sans que l'on ne sache rien � ce jour sur son organisation, sa structuration et ses liens avec le FLNC/UC.

II. HISTORIQUE

1. Premi�res actions clandestines.

Par son premier communiqu� parvenu le 21 octobre 2001 � France 3 Corse et � la radio RMC, le groupe nationaliste a revendiqu� 4 attentats :
- Le 6 juillet 2001, contre une caserne de CRS en construction � Furiani ;
- Le 23 juillet 2001, contre une caserne de gendarmerie mobile � Borgo, en plein jour et qui a fait 14 bless�s ;
- Le 12 octobre 2001, contre une tr�sorerie g�n�rale en construction � Borgo ;
- Le 21 octobre 2001, une tentative d'attentat � l'explosif � Vescovato contre la maison d'un inspecteur des imp�ts, d�couverte � temps par la gendarmerie ;

Ces attentats ont �t� authentifi�s par un tract intitul� " Libert� per i Patriotti " joint au texte de revendication. Ce tract est une copie de tracts laiss�s sur place lors de l'attentat du 23 juillet 2002 � Borgo contre la Gendarmerie. Dans le texte de revendication du 21 octobre 2001, les clandestins accusaient le Gouvernement Jospin de " jouer la montre dans l'attente des �lections " et affirmaient leur intention d'occuper " le terrain militaire jusqu'� ce qu'une vraie solution politique soit mise en place, qui m�nerait le peuple corse vers la souverainet� ".

Ce m�me groupe nationaliste a de nouveau revendiqu� le 15 novembre 2001, deux actions terroristes perp�tr�es contre des gendarmeries par un communiqu� authentifi� envoy� � la radio RMC. Il s'agit des attentats :
- Le 6 novembre 2001, contre la caserne de gendarmerie mobile de Borgo par mitraillage, d�j� la cible d'une action terroriste le 23 juillet 2001 ;
- Le 3 novembre 2001, une tentative d'attentat � l'explosif contre la caserne de gendarmerie mobile " Sainte Catalina " de Calvi ;

Il faut ajouter � cela, le 23 d�cembre 2001, une tentative d'attentat � l'explosif d�couverte par les gendarmes contre la caserne Tamariccia de Calvi, avec une charge importante mais de conception artisanale et ayant fait long feu.

Par ailleurs, dans ce m�me communiqu�, les " anonymes " d�mentent �tre � l'origine des menaces de mort contre le pr�fet Bernard. Bonnet, que ce dernier a utilis� pour tenter d'obtenir alors un d�paysement de son proc�s dit des " paillotes " devant le Tribunal de grande instance d'Ajaccio. Le groupe terroriste mena�ait de franchir un nouveau palier dans l'action militaire pour faire avancer la " question corse ".

Les observateurs du dossier " nationalisme corse " notaient alors que la totalit� des actions terroristes avait eu lieu en Haute Corse. Cela pouvait signifier soit une implantation de ce groupuscule nationaliste exclusivement dans le nord de l'�le par manque d'infrastructure et de logistique dans le sud, soit un subtil et complexe partage des territoires de lutte arm�e avec d'autres clandestins par exemple (futur groupe clandestin dit ALN).

On pouvait �galement dire que les " anonymes " ma�trisaient fort bien leur degr� de violence, ce qui pouvait �tre inqui�tant pour la suite. Le mode op�ratoire lors des attentats � l'explosif consistait � mettre en place des charges explosives (nitrate-fuel et dynamique) reli�es � des bouteilles de gaz. Pour l'essentiel, les observateurs faisaient �galement remarquer que les attentats visaient surtout les forces de l'ordre (police et gendarmerie) d�ploy�es sur l'�le.

2. De nouvelles actions terroristes d�but 2002.

En f�vrier 2002 le groupe des " anonymes " reprenait du service en signant une s�rie d'attentats :
- Le 3 f�vrier 2002, contre 2 villas en construction � Ventiseri dans la plaine orientale, et appartenant � des officiers de gendarmerie dont l'un exer�ant sur le continent ;
- Le 8 f�vrier 2002, contre une villa � Lumio o� 2 charges ont explos� � 45 minutes d'intervalle exposant gravement les gendarmes venant faire leur constat ;
- Le 12 f�vrier 2002, contre la vedette des douanes dans le vieux port de Bastia ;
- Le 24 f�vrier 2002, contre un cabinet de kin�sith�rapeute et contre une villa en construction � Porto-Vecchio ;
- Le 20 f�vrier 2002, contre la villa " du roi des Belges " ayant appartenu quelques ann�es � la famille royale de Belgique, sur la plage de Palombaggia �galement � Porto-Vecchio. (ici les services de renseignements ont mis en cause certains �l�ments du FLNC " Union des Combattants " anciens du groupe clandestin Resistanza et du FLNC du 5 mai qui auraient effectu� la liaison avec le groupe bastiais des Anonymes pour des raisons internes au FLNC UC. L'un des �l�ments du FLNC UC bas� � Ajaccio mais dont la force militante r�side dans l'extr�me-sud a fait savoir qu'il voulait " prendre du grade

Un communiqu� du groupuscule des " anonymes ", authentifi� par la radio RMC, avait indiqu� quelques jours auparavant " un renforcement de sa strat�gie de harc�lement contre les symboles de l'Etat et qu'il allait s'attaquer au colonialisme fran�ais ".

Avec cette nouvelle s�rie d'attentats, les observateurs du dossier nationaliste corse pensaient �tre en pr�sence d'un noyau dur de clandestins � la marge du FLNC/UC, charg� des sales besognes permettant d'entretenir la pression sur le gouvernement fran�ais. L'ancien FLNC/canal historique ne manquait pas de militants pr�ts � la lutte arm�e, ayant toujours �t� contre le " processus de Matignon ".

Mais avec les attentats situ�s � Porto-Vecchio dans le sud, on se retrouvait alors en pr�sence d'un groupe clandestin pouvant agir sur l'ensemble du territoire insulaire (r�gions d'Ajaccio et de Bastia, en Balagne, dans le centre de l'�le, dans la plaine orientale et dans le sud). Le groupe des " anonymes " ressemblait dans sa d�marche � des organisations clandestines ant�rieures comme " Fronte Ribellu " dans les ann�es 1994 - 1 997 ou � " Clandestinu " en 1999 (Clandestinu n'�tait autre qu'un faux nez du FLNC du 5 mai). Le groupe des " anonymes " avait la capacit� de renseignement et d'action en rep�rant des cibles et en les attaquant.

3. Le tournant de la conf�rence de presse dans le maquis.

Le samedi 30 mars 2002, le groupe clandestin des " anonymes " a convoqu� sa premi�re conf�rence de presse devant 2 journalistes dont un insulaire, dans une clairi�re du maquis de la r�gion de Corte.

Dix clandestins arm�s et cagoul�s, habill�s de la d�sormais combinaison de couleur noire, ont revendiqu� 8 actions terroristes commises auparavant. Ces clandestins regroupent, semble-t-il, des dissidents d'organisations nationalistes qui ont suspendu les actions terroristes dans le cadre du " processus de Matignon ", (FLNC/UC, Armata Corsa, ANC-Resistenza, Verdi Corsi, Fronte Corsu). Le mouvement a revendiqu� les derniers attentats intervenus avant la conf�rence de presse :
- Le mitraillage du commissariat de police de Bastia ;
- Le mitraillage de la sous-pr�fecture de Corte.

Le groupe des " anonymes " a, par contre, indiqu� ce jour l� qu'il �tait pour rien dans la tentative d'attentat contre le d�put� maire de Bastia E. Zuccarelli, mais qu'il " f�licitait " les auteurs� La suite judiciaire allait du reste le prouver quelques mois apr�s (arrestation d'un commando de 6 personnes du secteur FLNC de Bastia). Il est n�anmoins �tabli aujourd'hui que le petit commando a agi de sa propre initiative ce qui d�montre que la direction du FLNC-UC " tenait mal " ses troupes du moins jusqu'au retour de Charles Pieri.

Le groupe clandestin a aussi mis en garde ce jour-l� les candidats aux �lections, pour qu'ils s'engagent dans une solution politique de souverainet� corse (pouvoir l�gislatif, langue corse obligatoire, corsication des emplois publics, arr�t de la colonisation de peuplement, lutte contre la sp�culation immobili�re du littoral, regroupement des prisonniers politiques, puis amnistie g�n�rale dans le cadre d'un r�glement politique), sinon les actions militaires continueraient. Le groupe des " anonymes " a aussi indiqu� " qu'il �tait loin de d�cr�ter une tr�ve des actions politico-militaires, car il n'y a pas de geste fort allant vers nos revendications ". Ces revendications d�montrent que les Anonymes cherchaient � capter l'attention des pouvoirs publics de mani�re � devenir un p�le de r�f�rence. Il �tait alors � pr�voir qu'il trouverait un jour un relais avec un mouvement l�gal.

Les observateurs du dossier nationaliste corse � l'issue de cette conf�rence de presse, de son d�roulement, du discours prononc� et du lieu choisi, ont alors estim� qu'ils ne se trouvaient pas en pr�sence d'un groupe clandestin dissident du bloc Corsica Naziune/Unit�/Indipendenza/FLNC-UC, mais plut�t d'un commando repr�sentant une aile radicale s�paratiste des d��us des accords de Matignon, d'un noyau dur de militants nationalistes peut �tre marginalis�s dans un pass� r�cent, utilis�s pour certaines sales besognes terroristes � risque. Le groupe des " anonymes " a n�anmoins d� b�n�ficier de la logistique du FLNC/UC dans le choix des cibles, le travail de rep�rage et de pr�paration, et un soutien op�rationnel (v�hicules, armements, explosifs), en ce qui concerne l'ex�cution des attentats. En pareil cas, il n'est pas exag�r� de pr�tendre que le FLNC-UC a jou� un double jeu se servant de ces radicaux comme repoussoirs vis-�-vis du gouvernement. En les mettant en avant, le FLNC-UC pouvait ainsi pr�tendre repr�senter une option mod�r�e quitte � sacrifier les radicaux une fois que ceux-ci auraient cess� de servir.

Il est � noter que la d�termination des Anonymes est totale au point qu'� plusieurs reprises leurs attentats ont failli cr�er des dommages collat�raux mortels (Lumio par exemple). Ces d�monstrations de force pourraient �tre, il faut le redire, � usage interne du monde clandestin. Il est � peu pr�s certain que les Anonymes ont cherch� � radicalisant leurs actions � int�grer ou r�int�grer le FLNC - UC en position de force. Il pouvait aussi permettre � certains militants exclus de la Cuncolta/FLNC canal historique, de pouvoir r�int�grer la structure FLNC/UC. Une telle hypoth�se est cr�dible. Apr�s la guerre entre nationalistes, le th�me de l'union � tout prix est devenu une obsession afin d'�viter un nouveau conflit. De surcro�t, les militants nationalistes corses de l'aile Corsica nazione, ne pensent pas aujourd'hui que la situation puisse �voluer " favorablement " sans un rapport de force cr�� par la violence clandestine. Jusqu'ici, le FLNC historique a toujours r�ussi � survivre quand ses adversaires disparaissaient (Canal habituel, Resistanza etc.). Le FLNC Union des Combattant repr�sente donc plus que ses militants. C'est l'id�e de l'union. Les Anonymes n'ont donc d'autre avenir que de l'int�grer un jour ou l'autre.

� cette �poque on se demandait qui �taient les commanditaires, qui �taient les membres du commando, et quelles �taient leurs motivations ? Certains observateurs ont avanc� l'hypoth�se qu'Y. Colonna, le tueur pr�sum� du Pr�fet C. Erignac, pouvait diriger ce groupe terroriste tant qu'il se trouvait en Corse. Il est vrai que le secteur FLNC de Carg�se - Sagone - Vico dont est issu Y. Colonna ne restait pas inactif, puisque le lundi 20 mai 2002 plusieurs armes de guerre, des munitions et des explosifs �taient d�couverts sur un chemin du littoral dans une cache � Carg�se� Un an auparavant, en avril 2001, une importante cache d'armes avait �t� �galement d�couverte � Carg�se dans le jardin d'un militant nationaliste (J.P.Voglimaci, depuis mis en examen).

Il faut aussi noter que la recrudescence d'attentats dans le sud insulaire (Ventiseri, Porto-Vecchio, Palombaggia) co�ncide avec la pr�sence suppos�e alors d'Y. Colonna dans les montagnes du Fiumorbo et de Bavella - Zonza- Ospedale, (voir rapport confidentiel Y. C �il 145 � ce propos) et en Sardaigne dans la famille de sa campagne P. Serreri, durant la p�riode de janvier et f�vrier 2002. Il faut noter qu'A. Ferrandi est �galement originaire de Conca et qu'il y poss�de beaucoup de relations d'autant que sa " r�putation " semble " excellente ".

4. Un printemps et un �t� chauds sur le front des attentats anonymes.

Le groupe des " anonymes " a repris du service d�s le 5 avril 2002 en pleine campagne du premier tour des �lections pr�sidentielles avec les attentats suivants :
- Une charge explosive d'environ 300 grammes a �t� lanc�e aux environ de 21 heures par-dessus le mur de la caserne Bacchiochi, abritant le commandement du groupement de la Gendarmerie Nationale de Corse du Sud, endommageant des bureaux, des appartements et des v�hicules dans la cour ;
- Puis le 6 avril 2002, par la destruction de plusieurs bungalows du Club M�diterran�e " Santa Ambroggio " de Lumio en Balagne, avec une charge estim�e � 3 kg d'un m�lange de nitrate - fuel, de dynamique et d'une bouteille de gaz ;
- Ensuite le 15 juillet 2002, par une tentative d'attentat � l'explosif contre la Tr�sorerie principale d'Ajaccio, qui a �t� neutralis�e � temps par les artificiers de la Police Nationale.

Il est impossible que le groupe des Anonymes ait essaim� en si peu de temps dans la r�gion ajacienne d'o� ils �taient totalement absents jusqu'alors. L'hypoth�se la plus r�pandue est qu'une partie du FLNC Ajaccien, en dissidence et regroup� autour de P.M., J-P. C. etc ont d�cid� d'opter pour ce sigle le temps de montrer leur m�contentement et de troubler le jeu politique. Lors du second tour des �lections pr�sidentielles qui a vu la large victoire de J. Chirac sur J-M. Le Pen, les clandestins du FLNC/UC ont " f�t� " cette �lection en organisant une nuit " bleue " sur l'�le, � Marseille contre une Tr�sorerie principale, et � Paris contre la caserne de Reuilly de l'Arm�e de Terre. Les revendications ant�rieures ont laiss� penser que le groupe des " anonymes " n'y avait pas particip�. Ce qui pourrait signifier qu'il n'y avait pas de lien direct entre les 2 groupes terroristes, au moins � l'�poque.

Mais le groupe clandestin des " anonymes " commet un nouvel attentat le jeudi 18 juillet 2002 vers 13 heures contre la caserne de CRS en construction de Furiani dans l'agglom�ration de Bastia. Ce chantier avait d�j� fait l'objet � peu pr�s � la m�me heure d'une action terroriste le 6 juillet 2001 en pleine p�riode du " processus de Matignon ", et suivant le m�me mode op�ratoire.

Le commando d'une dizaine d'hommes arm�s et encagoul�s est arriv� dans 3 v�hicules. Ils ont fait irruption sur le chantier et ont fait �vacuer les ouvriers. Les clandestins ont alors dispos� 6 charges (dont une n'a pas explos�) contenant au total plusieurs dizaines de kilos d'explosifs et reli�s � des bonbonnes de gaz, et dont l'explosion a ravag� le chantier en construction. Le b�timent central d'une superficie de 1 000 m2 a d� �tre enti�rement ras�, pour permettre sa reconstruction. � noter que c'est la SNC-Vendasi qui est charg�e du chantier. Dans le pass�, cette entreprise a �t� charg�e de la reconstruction du stade de Furiani, et son directeur F. Vendasi s'est pr�sent� aux �lections l�gislatives contre E. Zuccarelli � Bastia avec le soutien nationaliste et notamment celui de Charles Pieri.

Suite � ce second attentat en un an, sur le m�me site, avec les m�mes effets traumatisants pour la population, une association de riverains, en particulier de la r�sidence des " jardins de Furiani ", s'est prononc�e pour l'abandon de la construction de la caserne de CRS ! Son porte-parole A. Franceschetti a envisag� des actions non pr�cis�es, � partir de septembre 2002 pour faire cesser le chantier. Le minist�re de l'Int�rieur a indiqu�, de son c�t�, que la construction de la caserne de CRS reprendrait le plut�t possible.

Le groupe terroriste des " anonymes " a revendiqu� l'attentat d�s le 25 juillet 2002, par un communiqu� authentifi� � France 3 Corse, et � l'AFP. Une analyse de ce communiqu�, dans sa partie explicative des buts du groupe terroriste, fait appara�tre la m�me phras�ologie que les communiqu�s du bloc Corsica Nazione/Unit�/Indipendenza/FLNC-UC, les m�mes revendications et le " soutien total au projet d'une Consulte Naziunale ".

Autant de faits qui nous confortent dans l'id�e que les Anonymes visent � int�grer � terme le FLNC-UC. La pression des Anonymes est d'ailleurs r�elle chez les militants de base ce qui a amen� lors des journ�es nationalistes de Corte en d�but ao�t 2002, Jean-Guy Talamoni � radicaliser son discours en appuyant jusqu'� la maladresse les " patriotes emprisonn�s " et en exigeant une amnistie pour Yvan Colonna.

Dans la nuit du mardi 6 ao�t 2002 � Ajaccio, un attentat � l'explosif dont la charge a �t� �valu�e � 25 kg de nitrate - fuel, a vis� les locaux de l'INSEE provocant de nombreux d�g�ts aux alentours dans les habitations. Selon le directeur de l'agence, un lien serait � �tablir avec une pol�mique survenue quelques semaines auparavant sur le sujet de la " d�corsisation des emplois ". Le FLNC a revendiqu� cet attentat le 17 septembre, signe des humeurs de la base clandestine qui tend de plus en plus � rejetter la pr�sence des " allog�nes " (fran�ais comme �trangers) pour reprendre le terme du FLNC utilis� lors de l'attentat contre les Launey � Porto-Vecchio.

5. Un bapt�me attendu : " FLNC des Anonymes ".

Le mardi 13 ao�t 2002, le groupe des clandestins sans nom et sans sigle annon�ait dans un communiqu� authentifi� parvenu � France 3 Corse, qu'il prenait dor�navant le nom de " FLNC des anonymes ". Dans leur communiqu�, les clandestins du " FLNC des anonymes " expliquaient que leur seul objectif politico-militaire �tait de " combattre le colonialisme fran�ais et ses d�rives, comme �tant le m�me que leurs autres fr�res de la lutte arm�e ". Il entendait �galement par son nom de bapt�me " montrer le r�el but de sa cr�ation et apporter indirectement son soutien � la d�marche de l'union des combattants du FLNC qu'il saluait ".

Les observateurs du dossier nationaliste corse ont estim� dans leur ensemble, que ce communiqu� �tait difficilement d�chiffrable, et vraisemblablement destin� � la mouvance interne du nationalisme corse. La mouvance clandestine insulaire est particuli�rement difficile � comprendre en raison des scissions et des rapprochements qui jalonnent l'histoire du nationalisme corse depuis pr�s de 30 ans. Mais un �l�ment est entr� en ligne de cause. La rumeur a couru dans les rangs du nationalisme corse que la tendance Charles Pieri discutait directement avec le gouvernement comme avaient pu le faire auparavant Alain Orsoni (FLNC Canal habituel) ou Fran�ois Santoni (FLNC Canal historique). Le fait de se cr�er en FLNC serait donc un message lanc� � la fois au FLNC UC et au gouvernement disant : " Nous sommes l� et nous pouvons troubler le jeu politique. Il faudra tenir compte de nous ". Pour le FLNC UC ; cela tendait � signifier que les Anonymes �taient incontournables et qu'il faudrait les faire dispara�tre ou un jour les consid�rer comme des partenaires s�rieux.

Les enqu�teurs ont alors pens� qu'il pourrait s'agir d'un FLNC bis, sans vitrine politique l�gale, et qui agirait plus librement sans s'opposer � la ligne politico-militaire du mouvement principal Indipendenza/FLNC-UC. On rejoindrait l� l'hypoth�se d�j� �voqu�e d'un groupe " tout contre " le FLNC-UC, charg� d'effectuer des sales besognes terroristes comme indiquer plus loin dans le document, et compos� d'�l�ments radicaux n'ayant plus rien � perdre.

La police judiciaire (DNAT et SRPJ) a proc�d� sans suite, � l'arrestation ces derniers mois d'un certain nombre d'individus, dont J. M� chef militaire pr�sum� du FLNC-UC pour la r�gion de Bastia et l'un des bras droits de Charles Pieri avec P. P� Fran�ois Santoni avait pr�tendu que certains d'entre eux auraient pu faire partie du commando de l'�le Rousse en ao�t 2000 qui avait assassin� J.M.Rossi et de son garde du corps J.C.Fratacci. Ils ont tous �t� rel�ch�s, leur implication n'ayant pas �t� prouv�e par la police judiciaire.

Fin mai 2002, les 9 membres du commando ayant r�alis� en mars 2002 l'attentat contre le d�put� maire de Bastia E. Zuccarelli, �taient arr�t�s. Parmi eux G. Cianelli et H. Santelli les responsables. � noter que comme la plupart des nationalistes, ils ont �tonn� les enqu�teurs par l'amplitude de leurs r�v�lations. En m�me temps, les cousins G. Guerrini et L. Guerrini �taient arr�t�s et mis en examen pour une tentative d'attentat � l'explosif. Ils formaient la pointe militaire du secteur Maranna dirig� par J-M. V� J. Sbraggia �tait arr�t�e � Borgo et soup�onn�e d'�tre le soutien logistique du secteur volant du FLNC compos� des militants recherch�s. En feraient partie, Paul Garatte, Dominique Tafani et C�dric Courbey recherch� depuis de nombreuses ann�es par les autorit�s judiciaires pour diverses actions terroristes, dont probablement les attentats de l'�le Rousse et de Borgo. C'est donc tout le secteur FLNC-UC de Bastia qui a �t� mis en exergue. Parmi cette vingtaine d'individus, certains indiscutablement ont d� approcher le groupe des " anonymes ".

6. Un �t� et un automne chauds sur le front des attentats anonymes (suite).

Le " FLNC des anonymes " a continu� ses actions contre les symboles de " l'�tat colonial " en s'en prenant le 29 ao�t 2002 au tribunal d'instance de Corte dans une tentative avort�e par une mise � feu d�fectueuse. Comme toujours, l'action terroriste n'a pas �t� revendiqu�e.

De m�me, tout laisse � penser que la tentative d'attentat � l'explosif commise le 4 septembre 2002 contre une annexe de la mairie de Lucciana en Haute Corse, dont l'ancien maire L. Filippi fut :
- Le directeur des agences insulaires de location " Hertz ", dans lesquelles furent employ�s A. Ferrandi et V. Andriuzzi (un de ces neveux) du groupe des anonymes d'alors ;
- Le pr�sident du club de football SEC Bastia, impliqu� dans la catastrophe du stade de Furiani en 1992 et des doubles billetteries ;
- Le financier occulte du FLNC/canal historique pour la branche nordiste (C. Pieri) ; peut-�tre attribu�e logiquement aux clandestins du " FLNC des anonymes ", bien qu'une revendication murale sur les lieux indique " Resistenza Corsa ", groupe inconnu � ce jour�

Le 9 septembre 2002, dans 2 communiqu�s distincts, les organisations " FLNC-UC " et " Fronte Corsu " (dirig� par J.P.Santini qui semble en �tre �galement l'un des rares militants), li�es par la mise en place du corps �lectoral ethnique de la " Consulte Naziunale di Corsica ", prenaient le soin d'indiquer qu'elles n'�taient pas concern�es par les attentats du mois d'ao�t sur l'�le. Le FLNC d�clarait n'avoir aucune responsabilit� dans les attentats non revendiqu�s et sans connotation politique apparente�

Il faut rapprocher ces d�clarations du communiqu� de revendication d'un nouveau groupuscule terroriste " ALN ", apparu d�but ao�t 2002, suite � une attaque contre la gendarmerie de Sari - Solenzara. Nous avons pens� qu'il pourrait s'agir d'une dissidence du " FLNC des anonymes ", bas�e dans le sud de l'�le. Puis nous avons mis en �vidence le fait que ses militants �taient d'anciens du FLNC du 5 mai li� � Joseph Peraldi incarc�r� pour l'attentat contre l'URSAFF et la DDE d'Ajaccio. Ces militants sont li�s � d'autres militants ajacciens qui ont rev�tu un moment le sigle des Anonymes (voir plus haut)

Le 12 septembre, la voiture de fonction du nouveau directeur g�n�ral des services municipaux de la ville d'Ajaccio (J. Scherrer, un continental�) �tait plastiqu�e sur le parking de sa r�sidence. L'enqu�te judiciaire confi�e au SRPJ de Corse, sans participation de la DNAT, pourrait laisser supposer que nous serions en pr�sence d'une tentative de racket du banditisme insulaire, et non d'une action nationaliste li�e � la " d�corsisation des emplois ". N�anmoins, l'enqu�te a laiss� entrevoir que le poste de Scherrer avait �t� convoit� par un insulaire qui connaissait des nationalistes. Cela expliquant peut-�tre cela.

DEUXIEME PARTIE

III. Implantation organisation et fonctionnement du FLNC des Anonymes.

1. Implantation du FLNC des Anonymes.

L'analyse de l'implantation des membres pr�sum�s du FLNC des anonymes, ne peut se faire qu'� partir de la liste des attentats commis, des tentatives avort�es et de la conf�rence de presse dans le maquis depuis l'�t� 2001. Il en r�sulte la cartographie suivante :
- Pr�sence dans la r�gion de Bastia avec 7 attentats revendiqu�s, dont des actions lourdes contre les casernes de gendarmerie et de CRS � Borgo et � Furiani, et contre le commissariat de police ;
- Pr�sence dans la r�gion de Balagne avec 4 attentats revendiqu�s, dont une action contre une caserne de gendarmerie de Calvi ;
- Pr�sence dans la r�gion de Corte avec un attentat revendiqu� contre la sous-pr�fecture, une tentative d'attentat contre le tribunal d'instance et une conf�rence de presse dans le maquis environnant ;
- Pr�sence dans la r�gion d'Ajaccio avec 3 attentats et une tentative avort�e, revendiqu�s ou attribu�s dont une action contre la caserne du groupement d�partemental de gendarmerie de Corse du Sud ;
- Pr�sence dans la r�gion du Sud avec quelques attentats contre des villas autour de Porto-Vecchio ;
- Pr�sence faible dans la plaine orientale avec � ce jour 2 attentats perp�tr�s.

Un tel bilan est trop important pour un groupe qui ne compterait qu'une douzaine de membres pr�sum�s sur l'ensemble insulaire. Le groupe clandestin s'appuie n�cessairement sur des complicit�s locales pour mener ses actions terroristes. Les rep�rages et l'acheminement du nitrate-fuel notamment exigent une pr�sence locale. On peut admettre qu'en Balagne existent des liens avec le secteur FLNC-UC sur Calvi, et avec des dissidents de ce qui reste du groupe " Armata Corsa ". Les enqu�teurs �voquent aussi des membres de familles nationalistes connues comme les " A� " du domaine vinicole de Calenzana qu'ils ont " expropri� " il y a quelques ann�es. Cette derni�re hypoth�se nous ram�ne d'ailleurs � Y. Colonna et � ses liens privil�gi�s avec cette famille.

En Haute Corse par exemple �galement, tous les membres de l'ancien commando des " anonymes " de J. Castela, dont certains ont �t� arr�t�s en novembre 1998 - B. F�, S. M�, G. A�, A. P�, X. M� et quelques autres -, pourraient avoir repris du service� Plusieurs de ces individus ont d'ailleurs �t� tr�s proches du groupe dissident du FLNC/canal historique " Fronte Ribellu " dans le pass�. Ce dernier a �t� fond� en d�cembre 1995 par des dissidents du mouvement " Cuncolta/FLNC/canal historique ", parmi lesquels semble-t-il J. C�, J. B�, J-A. O�, J.P.A�, par des membres des groupes " Ghjuvent� Paolina " et de " l'ANC/Resistenza ", et par certains individus du premier groupe des anonymes de Haute Corse.

Autre exemple la r�gion d'Ajaccio : d'anciens membres des organisations MPA/canal habituel, de Corsica Viva/FLNC 1 996/Clandestinu, de Fronte Ribellu, et de ce qui reste du secteur FLNC de Carg�se - Sagone - Vico, peut avoir rejoint ou aid� le groupe des " anonymes ". Y. Colonna a �t� cach� dans des appartements d'Ajaccio pendant une partie de l'hiver 1999-2000, si on croit les observateurs du dossier nationaliste corse. Il est �galement de notori�t� publique que tous les membres du groupe " Corsica - Viva/FLNC 1 996/Clandestinu de J. Peraldi ", n'ont pas �t� arr�t�s, suite aux attentats du 25 novembre 1999 � Ajaccio contre les b�timents de l'URSAFF et la DDE. Le porte - parole du C.A.R. (comit� anti-r�pression corse) J.M.P� est lui aussi tr�s actif sur cette r�gion. Autant de pistes qui peuvent �tre exploit�es par les autorit�s judiciaires.

De m�me, les attentats contre les casernes de CRS et de gendarmerie en Haute Corse n'ont pas pu �tre men�s sans un soutien op�rationnel et logistique du FLNC-UC du secteur de Bastia. Ce qui am�ne les observateurs � poser une s�rie de questions :
- Qui fournit l'argent, car la clandestinit� co�te cher comme on le verra plus loin ?
- Qui procure les v�hicules n�cessaires pour les rep�rages puis pour les actions terroristes, (des femmes quelquefois pour le rep�rage primaire, la location dans les agences et le transport de l'armement et des explosifs) ?
- Qui met � disposition l'armement et les explosifs n�cessaires aux attentats ?
- Qui d�cide des cibles qui doivent faire l'objet d'une " action militaire " ?
- Qui abrite et prot�ge les membres du commando des anonymes ?
- Qui sont-ils r�ellement ?

� toutes ces questions, dont pour certaines des r�ponses partielles existent, on peut penser que le FLNC-UC n'est pas loin de celui des " anonymes ". Ce qui conforte la th�orie du " tout contre " expos� plus haut dans le document. Le " FLNC des anonymes " si on admet qu'il fonctionne sur les m�mes principes que l'ancien secteur FLNC/V - volant- d'A. Orsoni dans les ann�es 1980, doit disposer de relais lui permettant d'op�rer efficacement sur l'ensemble insulaire.

Le " FLNC des anonymes " ne peut les trouver qu'aupr�s des responsables de la structure clandestine du bloc " Indipendenza/FLNC-UC ". Il est de notori�t� publique que la structure clandestine du mouvement l�gal a �t� dirig�e par un comit� " militaire " de quelques individus dont F. S�, J. M�, P. M� (aujourd'hui dissident), O. S� et de nouveau C. P� D�sormais c'est un ancien de Resistanza et du FLNC du 5 mai, P. P� qui a pris la direction du secteur sud de la Corse avec l'aval de C. P� Le FLNC U-C n'est donc plus dirig� par ses membres fondateurs ce qui a provoqu� des grincements de dents tr�s s�rieux. P. M� et O. Sauli s� par ailleurs soup�onn�s et poursuivis pour avoir particip� � des conf�rences de presse clandestines dans le maquis du temps du FLNC/canal historique. Leurs noms ont �t� donn�s par A. F� l'un des responsables de Corsica Viva.

2. Fonctionnement du FLNC des anonymes et relations avec le FLNC-UC.

Comme nous venons de le voir au paragraphe pr�c�dent, des relations existent entre les " anonymes " et les responsables militaires du FLNC-UC. Ces derniers re�oivent en principe les missions d'actions terroristes � r�aliser des responsables politiques lors de la r�union de la " Ghjunta " du mouvement l�gal " Indipendenza ", parmi lesquels figurent F. Sargentini, J.G.Talamoni, P. Quastana, C. Filippi, A. Negroni, J.M.Verdi, J.M.Poli et quelques autres membres. � noter le r�le charni�re que semble occuper actuellement F. Sargentini, secr�taire g�n�ral du mouvement l�gal et porte-parole affich� de la branche clandestine. N�anmoins il semblerait que le retour de Charles Pieri ait contribu� � marginaliser Sargentini et � le rel�guer dans sa r�gion cortenaise o� il ne repr�senterait plus grand-chose.

Il est plus que probable que dans certains cas, le " comit� militaire " pr�f�re faire r�aliser par d'autres le travail demand�, du fait des risques encourus pr�visibles (attentats contre les forces de l'ordre en particulier).

Les responsables du " FLNC des anonymes " ont donc des contacts avec les individus pr�cit�s qui leur donnent en quelque sorte leur " feuille de route " des missions � risque � r�aliser. Il appara�t que c'est � ce moment que la police judiciaire pourrait les identifier et intervenir. Toute l'histoire connue des " anonymes " jusqu'� maintenant, d�montre que les services de police judiciaire et des renseignements g�n�raux n'ont pas pu saisir cette opportunit�. Ceci est d� probablement � l'absence de renseignements de proximit� cr�dible.

3. Moyens logistiques du FLNC des Anonymes.

La logistique du " FLNC des anonymes " a d� �tre assur�e en partie par le FLNC-UC. Comme nous l'avons vu pr�c�demment dans le document, la d�signation des cibles, la pr�paration des actions terroristes, la location ou le vol des v�hicules n�cessaires, l'armement et les explosifs � utiliser, et le logement �ventuellement de certains membres du groupe clandestin, sont fournis principalement par le FLNC-UC. Les membres du groupe disposent certainement de facilit�s op�ratoires aupr�s des chimistes et des artificiers du FLNC�

L'arrestation de personnes connues pour leur participation au soutien logistique du FLNC-UC comme J. S� en juin 2002, peut aider � cerner le profil des militants " anonymes ". � son domicile de Borgo lors de la perquisition judiciaire, une documentation relative aux activit�s du FLNC avait �t� saisie. Son exploitation par l'autorit� judiciaire peut conduire � des pistes menant indirectement aux " anonymes ".

Il appara�t donc en synth�se que la d�pendance des " anonymes " dans le domaine logistique doit �tre grande dans la r�alit� par rapport au FLNC-UC. Il faut aussi avoir � l'esprit que le mode op�ratoire des " anonymes " reste dans la logique des attentats commis depuis 30 ans par le FLNC.

4. Moyens financiers du FLNC des Anonymes.

De m�me la clandestinit� et l'action terroriste co�tent cher. Bien s�r, le racket vis-�-vis des entreprises, des continentaux, des Corses, et des �trangers peuvent aider � cr�er une tr�sorerie. Elle doit cependant se r�v�ler insuffisante. L� aussi, l'aide du " FLNC-UC " devient n�cessaire. En particulier on peut imaginer que ce dernier paie ainsi les actions terroristes qu'il demande au groupe des " anonymes ".

Les besoins en tr�sorerie concernent :
- La vie de tous les jours - logement, famille - pour une douzaine de membres pr�sum�s afin d'assurer une honorabilit� de fa�ade vis-�-vis de la soci�t� civile, bien dans la mentalit� insulaire ;
- Une vie plus clandestine et donc plus ch�re pour les membres pr�sum�s recherch�s du groupe des " anonymes " par l'autorit� judiciaire, n�cessitant une protection sans faille ;
- L'action terroriste dans sa pr�paration et dans son ex�cution, comme nous l'avons d�j� �voqu�.

IV. Synth�se et conclusion.

Au terme de cette �tude constitu�e � partir de recherche documentaire et d'investigation ouverte, il appara�t que le groupe nationaliste corse d�nomm� " FLNC des anonymes " ne l'est pas tant que cela. Probable appendice radical du bloc " Corsica Naziune/Unita/Indipendenza/FLNC-UC ", il a profit� de l'Union des combattants en d�cembre 1999, pour s�cr�ter un peu plus tard une �ni�me organisation clandestine et terroriste dissidente.

Regroupant des militants nationalistes issus des noyaux durs des groupuscules radicaux qui ont �t� cit�s plus haut dans le document, le " FLNC des anonymes " de par sa dangerosit�, doit faire l'objet d'un traitement d'�radication de la part des pouvoirs publics. Ils peuvent utiliser le cas �ch�ant les renseignements qu'ils ont collect�s au sein m�me du mouvement nationaliste qui n'est pas avare en informations pourvu qu'elles puissent servir � annihiler le suppos� adversaire.

La pr�sence suppos�e d'Y. Colonna (si elle �tait av�r�e) dans ce groupe clandestin n'aurait pas une grande signification politique, le probl�me restant le m�me : mettre fin � la violence de ce mouvement terroriste en arr�tant ses militants. Les Renseignements g�n�raux et la Police judiciaire disposent d'une liste de membres pr�sum�s du " FLNC des anonymes ". Cette liste doit servir � d�clencher les arrestations n�cessaires



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